La course aux masques naturels est lancée. Des prototypes en fibres naturelles apparaissent sur tous les continents et certains font preuve d’une efficacité proche du « FFP2 ».

Dans l’Yonne, l’entreprise Géochanvre est notre espoir national. Chaque jour, elle fabrique 5 000 masques en chanvre et en lin. Leur efficacité a été validée par la Direction Générale des Armées ! L’entreprise qui propose habituellement des rouleaux de paillage pour les agriculteurs se dessine probablement un bel avenir.
Sur d’autres continents, les projets se multiplient.

Des chercheurs de la Queensland Technological University (Australie) ont donné naissance à un masque composé de nanocellulose obtenue à partir de déchets de canne à sucre.

Plus amer, à Ho Chi Minh-Ville (Vietnam), une start-up qui fabriquait des chaussures à partir de marc de café a mis sa production de baskets au placard pour se reconvertir dans des masques naturellement parfumés à l’arabica. Plus au sud encore, des ingénieurs de l’Université de la Colombie-Britannique (Canada) ont conçu une protection faciale en fibre de bois de pin et de cèdre.

Plus artistique… Les designers Bridges et Benisch (États-Unis) ont eu une idée originale. Leur protection est issue d’une bactérie qui, posée sur un mélange d’eau de thé et de sucre, forme une fine membrane de cellulose. Ses performances seraient supérieures à celles des « FFP2 » ! Seul bémol, sa création nécessite 2 semaines de culture…

Enfin, la start-up HMCARE (Suisse) a eu l’idée lumineuse de développer un masque transparent grâce à l’étirement de fibres polymères dérivés à 99 % de la biomasse soumises à un champ électrique. Objectif : retrouver des interactions sociales plus authentiques en rendant visibles les visages.

Rappelons que les masques chirurgicaux et FFP2 sont réalisés à partir de polypropylène (plastique). Loin d’être biodégradable, cette matière va simplement se dégrader sur des dizaines voire des centaines d’années avant de disparaître.